Au tournant du XIᵉ siècle, alors que les champs de bataille plongent les combattants sous des armures uniformes, un besoin urgent d’identification naît. Selon l’héraldiste Adrian Strickland, ce sont les confusions tragiques de la bataille d’Hastings (1066), entre Saxons et Normands méconnaissables, qui auraient précipité l’apparition des armoiries.
Parmi les premiers exemples connus figure le comte d’Anjou, Geoffroy Plantagenêt, dont le bouclier arborait vers 1090 un semé de lionceaux, emblème encore visible dans la cathédrale du Mans.
Ces signes distinctifs, d’abord utilitaires, évoluent rapidement en symboles héréditaires, portés fièrement sur les boucliers, bannières, vêtements et sceaux. Tournois et lignages les diffusent dans toute l’Europe féodale. De là, l’héraldique devient un langage visuel de classe et d’identité, que clercs, bourgeois et guildes s’approprient à leur tour.
Bien plus qu’un ornement, le blason devient la première forme de logo personnel, enracinée dans l’histoire... et toujours présente dans nos symboles modernes.
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